Wired sur iPad: bien vu!
Wired arrive enfin sur iPad après un retard du à l’obligation de réécrire leur application et c’est tout le microcosme geek qui se rue dessus avec pas moins de 24.000 téléchargements en moins de 24h (soit un C.A. de +/- $83,000). Une très belle réussite pour le magazine le plus geeko-branchouille du monde.
Il faut dire que l’application est une très belle réussite et certainement le meilleur exemple de ce que peut être l’avenir de la presse écrite sur les périphériques mobiles comme l’iPad. Wired sur iPad est intuitif, immersif, interactif et foutrement bien mis en page.
Bien sûr, ils étaient attendus au tournant eux qui depuis des années donnent leur avis sans détour sur les avancées technologiques mais tout de même, ils ont réussi à ne pas tomber dans des pièges dont on se rend compte en comparant Wired avec les autres magazines “numériques”.
Petit tour d’horizon de ce qui, selon moi, fait la réussite de Wired sur iPad.
Du contenu interactif là où il en faut
Ce qui est chouette avec l’iPad, c’est de pouvoir combiner des animations avec du texte, de la vidéo, etc… ouai, c’est normal, c’est un ordinateur! On est d’accord. Mais allez dire ça à ceux qui croient que parce que leur article est lisible sur iPad, il doit d’office s’accompagner d’un effet (cf. Popular Science) et/ou d’une vidéo. Le contenu multimédia, ou plutôt le contenu enrichi, n’est utile que si il… enrichit l’article.
Exemple avec Wired: un article sur un livre avec des maquettes qui se déplient lorsque vous tourner les pages… Le livre semble chouette mais quid du résultat visuel? Wired propose une animation à contrôler avec le multitouch qui vous permet de feuilleter brièvement les pages du livre en question et d’avoir un avant-goût des pliages proposés.
Et c’est comme ça dans tout le magazine mais pas à toutes les pages.
Pas de discrimination portrait/paysage
Une des choses les plus perturbantes sur des magazines comme le Times, c’est la nécessité de devoir pivoter votre iPad à chaque article pour découvrir le contenu qui n’est accessible qu’en mode portrait ou paysage. Inutile de dire qu’après 10 minutes, les personnes autour de vous se demandent si vous lisez vraiment quelque chose de sérieux ou si vous jouez à Need for speed.
Chez Wired, ils ont pris une approche plus simple et plus logique: un contenu, deux mises en page. Peu importe que vous lisiez le magazine en portrait ou en paysage, le contenu est le même et c’est juste la mise en page et/ou proportion des éléments qui est modifiée (à l’exception de la cover et de 1 page intérieur mais pour cette dernière, il doit s’agir d’une erreur). Au final, le résultat est beaucoup plus reposant et pour les graphistes, il y a de beaux exemples de doubles mise en page.
Ils ne cassent pas les réflexes de lecture
Dans GQ & co., pour lire le magazine, vous feuilletez les pages de gauche à droite… bien. Sauf que ces pages ne sont qu’une photo/résumé du contenu. Pour lire le contenu, vous devez taper sur la photo. Une fois sur l’article, vous faites glissez l’article de haut en bas pour lire… Ok. Et pour revenir en arrière ou passer à l’article suivant? Vous devez taper sur l’écran et ensuite appuyer sur back pour revenir en mode feuilletage de pages… Ridicule!
Pour un article, on a donc:
- 1 swipe (pour arriver sur la page)
- 1 clic (pour afficher l’article)
- 1 scroll (pour lire l’article)
- 2 clics (pour revenir en arrière)
- 1 swipe (pour passer à l’article suivant)
Je veux bien que ce soit du multi-touch mais l’a c’est vraiment too much. Lire Wired est bien plus simple:
- 1 swipe
- 1 scroll
- 1 swipe
- … punt.
Résultat? La lecture est beaucoup plus naturelle, plus intuitive, plus… comme elle doit être. Et si il y a un contenu interactif sur une page (genre la planète mars à faire tourner pour découvrir les endroits d’exploration des missions de la Nasa), il suffit de cliquer pour activer le contenu et activer les contrôles spécifiques à celui-ci.
Vous ne perdez pas le fil
Ca peut paraître anodin mais lorsque vous quittez Wired et que vous relancez ensuite l’application, il revient à l’article où vous étiez avant. Logique? Bien sûr mais visiblement pas pour toute une série de magazine qui ont la fâcheuse tendance à ne pas garder en mémoire la dernière page lue.
Conclusion
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit: Wired n’est pas parfait.
Des choses peuvent être améliorées et parmi celles-ci:
- Les signets: Avec un contenu percutant et intéressant, il est dommage de ne pas pouvoir annoter, surligner du contenu ou ajouter un morceau de texte à des favoris. C’est faisable avec un bon vieux Stabilo sur le papier, pourquoi pas sur l’iPad…
- La gestion des publications: D’après ce que j’ai vu, les numéros seront à acheter séparément et ne seraient pas groupés dans une seule application… Il serait pourtant utile de pouvoir classer et sauvegarder ces numéros Wired quelque part… Quitte à dépenser $4 autant que ce ne soit pas pour qu’ils s’auto-détruisent après la lecture.
Mais ce qui est sûr, c’est que là où Apple à montré la voie avec l’iPad, Wired l’a montré avec un magazine numérique excellent et novateur. On ne peut que se réjouir de lire les prochains numéros et espérer, comme pour l’iPad, des petites améliorations logicielles.
[UPDATE] Voilà une très bonne analyse de l’application vue par information Architect. Si je le rejoins concernant la lisibilité des colonnes, je reste d’accord avec les commentaires Jonathan Hoefler concernant le choix des polices!